Life
on the edge update
NASA Space Science News for June 29, 1999
Life on the Edge Update: Science@NASA's "sled dogs of science"
have braved spring storms and a hoard of marmots to recover microbes
from a California mountaintop. Yeast samples exposed to the extreme
environment near the White Mountain summit will be distributed
to classrooms in time for the 1999-2000 school year.
Full story at http://science.nasa.gov/newhome/headlines/ast29jun99_1.htm
La NASA lance un télescope spatial
jeudi 24 juin 1999, 19h37
CAP CANAVERAL (Associated Press) -- La NASA a lancé jeudi Fuse,
un télescope spatial destiné à observer l'univers dans la gamme
des ultraviolets, qui devrait aider les astronomes à mieux comprendre
à quoi ressemblait celui-ci après sa création.
La mission sera pilotée entièrement par l'université Johns Hopkins,
qui a conçu et construit le télescope. Elle s'inscrit dans le
programme ``Origines'' de la NASA, qui porte sur la naissance
et l'évolution des galaxies et la recherche des planètes qui pourraient
abriter des formes de vie.
Fuse (Far Ultraviolet Spectroscopic Explorer), qui pèse 1,350
tonne et mesure 5,4 mètres de long, a été lancé à bord d'une fusée
Delta pour être placé en orbite à 770 kilomètres d'altitude. De-là,
il étudiera les confins de la voie lactée et même au-delà.
Pendant au moins trois ans, le télescope mesurera le volume de
deutérium, ou hydrogène lourd, qui est apparu en même temps que
le reste de l'univers après le fameux Big-bang, survenu il y a
12 milliards d'années ou plus.
Chaque jour, cet isotope est consumé par les étoiles et converti
en hélium. En évaluant la quantité de deutérium restante et son
rythme de destruction, les astronomes espèrent pouvoir déterminer
la composition originale de l'univers.
Le télescope, qui devrait être opérationnel dans trois mois, devrait
également permettre d'en savoir plus sur l'évolution des étoiles
et des galaxies. Fuse poursuivra les observations menées dans
les ultraviolets par l'obervatoire Copernic de la NASA, lancé
en 1972, et par le télescope spatial Hubble.
Les étoiles dévoreuses de planètes
L’étude de géantes rouges d’un type particulier suggère que 8%
environ des étoiles du type de notre Soleil possèdent des planètes
ressemblant à notre Jupiter.
Deux astronomes ont simulé les effets probables du gonflement
des géantes rouges qui gobent sans doute les planètes gazeuses
qui se trouvent à proximité.
D’abord, les étoiles « planétivores » doivent émettre des quantités
anormales de lumière infrarouge. Ensuite, la force gravitationnelle
exercée par la planète fait tourner l’étoile très vite. Enfin,
la matière qui passe de la planète à l’étoile la contamine avec
du lithium.
Les deux astronomes ont ensuite pointé leur télescope vers le
ciel. Et ils ont effectivement trouvé de 4 à 8% des géantes rouges
chaudes, à rotation rapide et à haute teneur en lithium. En plus
de démontrer que les planètes du genre Jupiter ne sont pas rares
dans l’univers, l’étude suggère que les planètes peuvent avoir
de l’influence sur l’évolution des étoiles.
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des extraits de leurs nouvelles
Bouillon de culture martien
Afin de déterminer quelles formes pourrait prendre la vie sur
Mars, un chercheur de l'université de l'Arkansas a cherché à cultiver
des micro-organismes dans des conditions simulant celle rencontrées
sur la planète rouge.
Tim Kral a d'abord recréé à partir de cendres volcaniques hawaiiennes,
connues pour partager de nombreuses caractéristiques chimiques
avec le sol martien, les conditions existant sur Mars, où aucune
matière organique n'a pu être détectée et à la surface de laquelle
règnent des températures extrêmement basses. Il a alors introduit
dans ce milieu des micro-organismes anaérobies méthanogenes considérés
comme les formes de vie les plus primitives existant sur Terre,
et a constaté que ces micro-organismes, qui croissent dans les
fosses marines ou les profondeurs du sous-sol terrestre, se développaient
de façon significative dans le milieu martien simulé.
Recevant du dioxyde de carbone, de l'hydrogène et de faibles quantité
d'eau, ils trouvent dans cet environnement tous les minéraux dont
ils ont besoin pour subsister et proliférer.
Version originale : Bacteria Can Grow in Simulated Mars
By
PAUL RECER AP Science Writer
CHICAGO
(AP) - An exotic Earth bacteria thrives in laboratory conditions
that imitate the environment of Mars, raising fresh hope that
the red planet may harbor life now or at least did so in the
past, a researcher says.
Timothy A. Kral of the University of Arkansas said that a methane-making,
oxygen-hating microbe ``grows just fine and dandy'' in a simulated
Martian environment that could not support most forms of life
on Earth.
Kral, who is reporting on his research today at the national
meeting of the American Society for Microbiology, said he and
a colleague, Curtis Bekkum, created an environment in culture
dishes that closely mimics the environment of Mars.
The dishes contained no oxygen, but were bathed in carbon dioxide
and hydrogen gases. The soil in the experiment resembles what
is known about Martian dirt, with no organic nutrients and only
a small trace of water.
"We make the assumption that there is liquid water beneath the
surface," said Kral. Many planet experts believe Mars once had
great amounts of water and that traces of it still remain beneath
the surface.
Into this mix, the researchers placed a group of microbes called
methanogens, a type of bacteria that on Earth lives in places
where there is no oxygen, such as deep under the ground or around
sea floor vents. Some types of methanogens even live in the
stomachs of cows, where they help digest grass.
All of these types of microbes, he said, use nitrogen and hydrogen
to make methane, a natural gas that can be used as fuel.
To determine whether the bacteria lived in the simulated Martian
environment, Kral said he measured the amount of methane produced
inside the sealed culture dishes.
"It made methane just like it does on Earth," he said. "It grows
just fine in the Martian conditions."
Although the experiment is far from the final answer, Kral said
the fact that the microbes thrived "cautiously increases our
belief that life on Mars is possible, or at least it was possible.
Kral said the experiment also raises the possibility that the
microbes could be used to cause a change in the planetary climate
of Mars.
"If man were to go to Mars someday and introduce life, this
might be the form of life that would grow there," he said. "If
you were going to try to create an Earthlike conditions there,
putting this type of organism on Mars might be the thing to
start it."
Kral said colonies of methanogens would give off methane gas
that could help change the climate and temperature of Mars.
The planet surface now is very cold ; but if methane collected
in the atmosphere, it eventually could create a greenhouse effect,
he said.
"Methane is a greenhouse gas, which means you could warm up
the planet," he said. Greenhouse gases allow sunlight to hit
the planet's surface, but prevent the solar heat from escaping
back into space.
Methane also could provide the energy for a human colony on
Mars, said Kral. The gas can be used as fuel and could even
be processed into a rocket propellant.
NASA has been studying the idea of one day sending a methane-producing
robot spacecraft to Mars, Kral said. Using hydrogen brought
from Earth and carbon dioxide from the Martian atmosphere, it
would be possible to make and store methane, he said. The fuel
then would be available when people are eventually sent to Mars.
"They could use the methane to rocket themselves back to Earth,"
he said.
Methanogen microbes, in theory, also could be used on Mars to
make methane and provide the energy needed for a human colony
there, Kral said.
Créer la vie dans un tube à essai
ROCKVILLE (Etats-Unis), 1er juin (AFP) - La fabrication d'un
organisme artificiel en laboratoire, une performance inimaginable
encore récemment, est très sérieusement envisagée par le biologiste
Craig Venter, un habitué des coups d'éclat qui s'est déjà distingué
en proposant de breveter les gènes humains puis de percer les
mystères de notre génome en à peine trois ans.
Annoncée en fanfare en janvier, la "dernière folie" du docteur
Venter a fait couler beaucoup d'encre. Certains y ont vu un
coup publicitaire sans fondement scientifique. Mais d'autres,
plus inquiets, l'ont considérée comme le passage à l'acte d'un
émule du docteur Frankenstein, le créateur d'androïde imaginé
au XIXème siècle par Mary Shelley.
Passée la tourmente, Craig Venter assure aujourd'hui qu'il a
été mal compris. "Il ne s'agit pas d'essayer de créer une nouvelle
espèce biologique, encore moins de le faire pour un quelconque
objectif commercial", explique le patron de la firme Celera
Genomics. "Il s'agit seulement d'essayer de définir ce qu'est
la vie".
La question est d'une simplicité désarmante mais aucun scientifique
n'est encore parvenu à y donner une réponse satisfaisante. Depuis
cinquante ans, les biologistes savent que le moteur de la vie
est l'ADN. Cette molécule composée de nombreux gènes abrite
toutes les instructions nécessaires à la fabrication des cellules
et à leur fonctionnement. Mais les détails de cette machinerie
restent encore largement inconnus.
C'est pour tenter de percer ces mystères que Craig Venter a
proposé de construire à partir de fragments d'ADN un organisme
sommaire, une sorte d'esquisse biologique. Une idée qui a mûri
lorsque son Institut pour la recherche génomique (TIGR) est
parvenu à décoder les premiers génomes d'organismes microscopiques.
"L'une
des questions nées de ces recherches est le nombre de gènes
indispensables à la vie", indique Claire Fraser, qui dirige
aujourd'hui TIGR. "A l'évidence, seule une partie d'entre eux
est nécessaire".
Pour tester leur hypothèse, les chercheurs de TIGR se sont penchés
sur le cas d'un parasite du système génital nommé Mycoplasma
genitalium. Avec à peine 470 gènes, contre près de 80.000 pour
l'Homme, cette petite bête dispose du génome le plus petit connu
à ce jour.
En les testant un à un, ils ont établi une liste de 170 gènes
qui peuvent être supprimés séparément sans causer la mort du
parasite. Toutefois, rien n'indique qu'il survivrait si on le
privait d'un seul coup de ces gènes. "Le seul moyen de le savoir
est de fabriquer un chromosome artificiel muni des 300 gènes
essentiels et de voir s'il peut donner naissance à une cellule
vivante", estime Craig Venter.
En clair, il s'agit de remplacer l'ADN original de la bactérie
par ce chromosome minimal. Si le mélange ne prend pas, il suffirait
alors d'ajouter un à un d'autres gènes jusqu'à ce que cette
construction purement chimique bascule en un véritable être
biologique.
Conscient de s'aventurer en terrain dangereux, le docteur Venter
et son équipe ont toutefois décidé de faire une pause avant
de jouer les apprentis-sorciers. Le temps de réfléchir aux implications
éthiques d'une expérience qui revient, en fait, à créer une
nouvelle espèce.
"D'un
côté, (cette expérience) peut être très utile pour maîtriser
ce type de manipulation", indique Thomas Magnus, du centre de
bio-éthique de l'université de Pennsylvanie. "Mais en même temps,
elle comporte de nombreux risques, en terme de contamination
des organismes existants ou même de fabrication d'armes biologiques",
ajoute-t-il.
Le projet du docteur Venter devrait bientôt être présenté dans
la prestigieuse revue Science, en même temps que l'avis du comité
de "sages" dont fait partie le docteur Magnus. Mais même avec
ce feu vert éthique, l'expérience sera techniquement très difficile
à réaliser.
"Des
années seront nécessaires et nous ne sommes même pas sûrs d'y
parvenir", reconnaît Craig Venter. Mais selon lui, la création
de cette bactérie bouleverserait à coup sûr le paysage de la
biologie. "Avec cet organisme minimal, nous aurions une bien
meilleure chance de comprendre notre propre biologie".
pa/gcv/ft/dm eaf.tmf