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Exobiologie : de l'origine de la vie à la vie extraterrestre
 
Origine de la vie
La génération spontanée

Histoire d'une hypothèse persistante

La génération spontanée, ou abiogenèse, est la plus ancienne des théories concernant l'origine du vivant sur Terre. Selon cette théorie, certains êtres vivants inférieurs, particulièrement les insectes, se reproduisent sous l'effet de facteurs physico-chimiques à partir de substances inorganiques.
Ainsi, dans la Chine ancienne, on croyait que les bambous généraient des pucerons ; en Inde c'est la naissance de mouches à partir d’ordures et de sueur ; les inscriptions babyloniennes mentionnent des vers engendrés par la boue des canaux ; dans l’Égypte antique, grenouilles et crapauds naissaient du limon déposé par le Nil.
Pour les philosophes grecs, la vie est propriété même de la matière ; elle est éternelle et apparaît spontanément chaque fois que les conditions sont propices. Ces idées se retrouvent dans les écrits de Thalès, de Démocrite, d’Épicure, de Lucrèce et de Platon. Aristote réalise la synthèse des idées développées avant lui et érige la génération spontanée en véritable théorie «selon laquelle les matières en décomposition engendrent des vers, de telle sorte que la terre ne produit que les plantes et les animaux conçus dès l’origine par le Créateur, par l’intermédiaire de germes qui ont été ensemencés dans les milieux favorables à leur développement».
La génération spontanée passe le Moyen Âge et la Renaissance ; de grands penseurs comme Newton, Descartes et Bacon la soutiennent.
  • Au milieu du XVIIe siècle ont lieu les premières expériences sur la génération spontanée. Jan Baptist Van Helmont, un médecin flamand, prétend obtenir des souris avec des grains de blé et une chemise imprégnée de sueur humaine. Menées sans réel esprit critique, ces expériences renforcèrent cette idée fausse au lieu de la remettre en cause.
  • Dans son traité de 1668, le médecin naturaliste italien Francesco Redi démontre que les asticots n’apparaissent pas dans la viande en putréfaction lorsque l’on prend la précaution de recouvrir les bocaux qui en contiennent d’une très fine mousseline.
  • En 1674, le savant hollandais Antoine van Leeuwenhoek effectue les premières observations de micro-organismes à travers un microscope de sa fabrication. Dès lors, on découvre des micro-organismes partout. Les adeptes de la génération spontanée trouvent là un nouveau champ d’application pour leurs idées.
  • En 1718, Louis Joblot démontre expérimentalement que les micro-organismes résultent d’une contamination par l’air ambiant. Il ne réussit pas à convaincre les naturalistes, qui considéraient le monde des micro-organismes comme le bastion le plus significatif de la génération spontanée.
  • Même Buffon pense que la nature est pleine de germes de vie capables de s’éparpiller lors du pourrissement puis de s’unir pour produire des microbes.
  • John Needham, l’ami gallois de Buffon, chauffe différentes substances organiques dans une fiole hermétiquement close pour les stériliser. Après traitement, toutes les solutions foisonnent de microbes.
  • En 1768, le naturaliste et abbé italien Lazzaro Spallanzani reprend les expériences de Needham en portant les solutions à des températures plus élevées et une ébullition suffisamment prolongée : il détruit les micro-organismes, montrant ainsi que des solutions de micro-organismes bouillies puis scellées devenaient stériles.
  • Mais il en faut plus aux partisans de la génération spontanée, ils nient donc l’évidence, et même l’utilisation concrète des méthodes de Spallanzani faite par Nicolas Appert, en 1800, en vue de la conservation des aliments (appertisation).
  • En 1836, le naturaliste allemand Theodor Schwann apporte une preuve supplémentaire avec des expériences plus pointues.
  • Une vive polémique s’engage sur l’effet de la température. Spallanzani n’arrive pas à faire accepter l’interprétation scientifique, la croyance l’emportant sur la démonstration expérimentale.
  • En 1860, Félix Pouchet (soutenu par un médecin anglais, Bastian) publie un traité dans lequel il développe une théorie de la génération spontanée étayée par de nombreux exemples expérimentaux qui sont en fait autant d’exemples de contamination par l’air extérieur.
  • Entre 1859 et 1861, le chimiste et microbiologiste français Louis Pasteur met au point un protocole expérimental rigoureux de stérilisation . Son but est de démontrer «une fois pour toutes et pour toujours» que des produits stérilisés ou des matériaux biologiques aseptiquement prélevés ne fermentent que s’ils sont ultérieurement ensemencés par des germes microbiens. En introduisant ces germes dans des bouillons stérilisés, il découvrit qu'après une journée ou deux le bouillon grouillait de micro-organismes vivants.
  • En 1869, le physicien britannique John Tyndall prouve, en exposant une boîte à la lumière, que la présence de poussière provoque à un moment donné une putréfaction ! ; en l'absence de lumière, aucune décomposition n'a lieu. Mais c'est véritablement Pasteur qui porta le coup de grâce à la théorie de la génération spontanée.