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Exobiologie : de l'origine de la vie à
la vie extraterrestre
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Equation de Drake
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Formule
de Drake (ou la paramétrisation de l'ignorance)
La
chance de détecter des extraterrestres, ou la réévaluation de
l'équation de Drake
La recherche d'une forme de vie extraterrestre est devenue
un sujet d'actualité parmi la communauté scientifique des astronomes,
des biologistes et du grand public en général. Mais peu de personnes
se souviennent que ce domaine bien particulier de la recherche
scientifique à pris son envol il y a 40 ans.
En 1959, des physiciens publiaient un article dans la revue britannique
Nature. Cet article, Searching for Interstellar Communications,
débattait de l'idée que des télescopes radio pouvaient devenir
suffisamment sensibles de manière à capter les signaux radio d'éventuelles
civilisations évoluant autour d'étoiles distantes. Les deux chercheurs
suggéraient que de tels messages pourraient être émis sur une
longueur d'onde bien particulière, de 21 centimètres (1,420.4
mégahertz). Cette longueur d'onde n'a pas été choisie au hasard.
Elle caractérise l'émission de l'hydrogène neutre, l'élément le
plus commun dans l'Univers. Il semblait alors aux scientifiques
logique que d'autres civilisations avancées utilisent ce point
de repère judicieux du spectre radio.
Sept mois plus tard, en avril 1960, le radioastronome Francis
Drake devenait la première personne à effectuer une recherche
systématique de signaux intelligents en provenance du cosmos.
Utilisant le radiotélescope de 25 mètres de diamètre de l'Observatoire
National de Radioastronomie de Green Bank, il écouta ainsi "en
cachette" deux proches étoiles similaires à notre Soleil,
Epsilon Eridani et Tau Ceti. Son projet "Ozma" (d'après
le personnage principal du livre "Ozma of Oz", de L.
Frank Baum's), était bon marché, simple, mais infructueux.
Francis Drake, convaincu de l'existence d'une forme de vie extraterrestre
depuis son enfance dans les années 30 à Chicago, ne pouvait
pas s'imaginer que le genre humain soit la seule civilisation
peuplant l'Univers. En 1992, il publia un livre "Is Anyone Out
There ?"
Après l'expérience d'Ozma, Drake a organisé une assemblée
avec un groupe de scientifiques de haut niveau pour débattre
des perspectives et des pièges de la recherche d'une forme de
vie extraterrestre intelligente (actuellement abrégé en SETI).
En novembre 1961, dix radiotechniciens, astronomes et biologistes
se réunirent durant deux jours à Green Bank. Le
jeune Carl Sagan était là, tout comme le chimiste
de Berkeley Melvin Calvin (qui apprit durant ce meeting qu'il
avait reçu le prix Nobel de chimie). C'est en préparant
cette réunion que Francis Drake mit au point son équation
:
N = R x fp x ne x fl x fi
x fc x L
Aujourd'hui,
cette chaîne de lettres et de symboles se trouvent sur
des Tee-shirts, des timbales et des autocollants. Elle est cependant
plus simple qu'il n'y paraît. Cette équation exprime le
nombre (N) de civilisations "observables" qui existent
dans notre galaxie, la Voie Lactée, comme une simple multiplication
de plusieurs éléments qui nous sont inconnus.
R, est le taux d'étoiles naissantes chaque année dans la Voie
Lactée
fp, est la fraction de ces étoiles qui possèdent
un système solaire
ne, est le nombre moyen de planètes similaires à
notre Terre (aptes à abriter une forme de vie)
fl, est le taux des planètes habitables sur lesquelles
une forme de vie a pu évoluer
fi, est le taux des planètes où une évolution biologique
produit effectivement une forme de vie intelligente
fc, est le taux de ces formes de vie intelligentes
capables de communiquer à travers l'Univers
L, est la durée de vie moyenne d'une civilisation capable de
communiquer à travers l'Univers (en années).
L'équation de Drake est aussi directe que fascinante. En cassant
une grande inconnue en une série de petites, précisant
mieux chacun des facteurs, cette formule donne par la même occasion
à la recherche SETI une base sérieuse pour l'analyse scientifique
des données. Astronomes et biologistes ont bien essayé de résoudre
cette énigme, sans jamais y parvenir. A première vue, fournir
une bonne estimation de la solution semble assez facile, mais
dans la réalité, trouver le nombre de civilisations communiquantes
n'est pas si facile que ça. Plusieurs variables ont été affinées
au cours des dernières années, mais au moins trois demeurent
encore inconnues.
Le taux de formation d'étoiles dans notre Galaxie (R) est approximativement
d'une par an. Le facteur suivant, fp est probablement
inférieur à 1 : chaque étoile ne peut pas avoir de système de
planètes. Par contre, si une étoile abrite effectivement un
système planètaire, il semble plausible que deux ou trois
de ses planètes et lunes auront de l'eau liquide et seront
potentiellement appropriés pour l'émergence de la vie,
surtout si le produit de fp et ne est
proche de 1.
Les optimistes, soutiennent que la vie se formera partout où
elle peut (fl=1), que le cycle de l'évolution énoncé
par Darwin favorise finalement l'apparition de l'intelligence
(fi=1), et qu'aucune civilisation intelligente ne
peut exister longtemps sans découvrir l'électricité et la radio
et ressentir le besoin de communiquer. Dans ce cas le plus optimiste,
l'équation de Drake aboutit à N=L (c'est-à-dire
à la durée de vie moyenne d'une civilisation technologique).
si L est égal à 10.000 années, il y aurait en théorie autant
de civilisations bavardes dans notre Galaxie ! Cela suppose
que cette évolution ne se produit qu'une seule fois durant les
milliards d'années de vie d'une planète.
Ce chiffre signifierait qu'il y a une civilisation émettrice
pour 40 millions d'étoiles, raison suffisante pour s'orienter
vers le ciel et commencer leur recherche. Si ces civilisations
ont été dispersés au hasard partout dans
la Voie Lactée, la plus proche se situerait probablement
à environ 1.000 années-lumière de nous. Une conversation bilatérale
nécessiterait un temps égal à une grande partie de l'histoire
humaine, mais une émission à sens unique serait
très audible.
Cependant, 40 années de recherche SETI ont échoué dans la tentative
de trouver quelque chose, et ce malgré que les ouvertures de
radiotélescopes, les techniques de réception et
les capacités informatiques se soient énormément
améliorées depuis le début des années 60.
Les paramètres pris en compte dans la traque des signaux radio
(les fréquences possibles, les localisations dans le ciel, les
puissances de signal, etc) sont tellement larges que nous n'avons
pu en explorer qu'une infime partie. Mais nous avons découvert,
au moins, que notre galaxie ne grouille pas d'émetteurs puissants
étrangers émettant continuellement dans notre direction sur
la longueur d'onde de 21 centimètres. Personne ne pouvait dire
cela en 1961.
Avons-nous surestimé les valeurs d'uns ou plus des paramètres
de l'équation de Drake. La durée de vie moyenne d'une civilisation
intelligente est-elle trop courte ? Ou les astronomes ont-ils
laissé échapper quelque chose, un paramètre plus subtil ?
Réévaluons l'équation de Drake en analysant chaque terme séparément.
R, le nombre d'étoiles engendrées chaque année par la Voie Lactée,
est en effet approximativement de 1 (les astronomes en sont
tout à fait sûrs). En fait, les astronomes ont
récemment déterminé que le taux de formation d'étoiles était
beaucoup plus élevé il y a plusieurs milliards d'années et que
celles susceptibles d'abriter dans leur système planétaire une
vie intelligente sont nées à ce moment-là. Donc une valeur de
R=3 ou 5 pourrait être plus réaliste.
Cependant, astronomes et biologistes sont beaucoup moins certains
des termes suivants dans l'équation.
Combien de planètes ? fp
La deuxième variable est fp, la fraction des étoiles qui ont
des systèmes planétaires. De récentes découvertes font apparaître
que beaucoup de jeunes étoiles sont entourées d'un disque de
poussière, amenant à la formation de planètes. Avec de
tels astres évoluant autour d'étoiles similaires à notre Soleil,
ces découvertes confirment ce que soupçonnaient déjà
les astronomes : les planètes sont assez courantes.
Ces "disques protoplanétaires" ont été détectés par
différentes observations dans l'infrarouge, et dans le
visible par le télescope spatial Hubble avec les photographies
de la nébuleuse d'Orion, une des régions les plus prolifiques
en étoiles dans la Voie Lactée aujourd'hui. Toutes ces
observations laissent supposer qu'au moins 50 % des étoiles
nouvellement nées sont accompagnées de planètes. De récentes
observations dans les ondes submillimétriques ont montré de
nombreux disques de poussières ténus autour d'étoiles plus âgées,
comprenant notamment une des premières cibles de Francis Drake,
Epsilon Eridani. Beaucoup de ces disques sont en fait en forme
de beignet. Selon certains théoriciens, les trous centraux pourraient
être provoqués par des planètes en phase de formation par accrétion
des poussières et du gaz de la partie intérieure du disque.
Quant aux détections de planète réelles les équipes les plus
productives de chasseurs de planètes extrasolaires ont trouvé
qu'environ 5 % des étoiles semblables au Soleil (non binaires)
possèdent un système planétaire ( autour desquelles ils ont
recherché jusqu'ici). Cela donnerait donc une valeur de 0,05
pour fp. Cependant, il faut savoir que les techniques
de recherche actuelles détectent seulement des planètes massives
qui se trouvent dans des orbites très serrées.
Seuls des astres aussi massifs que Jupiter sont actuellement
catalogués avec certitude. Des systèmes solaires comme le nôtre
ne peuvent pas encore être reconnus. Dans ces conditions restrictives,
le taux actuel retenu de 5 % des étoiles (de type Soleil)possédant
un système planétaire pourrait vraisemblablement décoller dans
la prochaine décennie pour atteindre 50, voir 100 %. Ainsi,
que nous disent de fp ces nouvelles observations ? Bien que
nous n'ayons pas encore de valeur finale, il est maintenant
clair que le facteur fp est substantiel et n'est pas un goulot
d'étranglement dans l'équation de Drake.
Combien de bonnes planètes ? ne
Ce facteur représente le nombre moyen de mondes évoluant autour
d'une étoile de type solaire et qui rassembleraient l'ensemble
des conditions nécessaires au développement de la vie. Dans
son livre publié en 1992, Francis Drake se rappelle que les
participants à la rencontre de Green Banks avaient conclu
que la valeur minimum de ne devait être comprise
entre un et cinq. Autrement dit, chaque système planétaire devait
abriter imperceptiblement au moins un endroit de type environnement
terrestre, et en conséquence il pourrait aisément y avoir trois,
quatre ou cinq mondes hospitaliers par système planétaire.
Cette vue optimiste se basait sur la supposition que notre système
solaire soit typique. Aujourd'hui, Mars et Europe (lune de Jupiter)
sont considérées comme des sites propices à une biologie balbutiante.
Il résulte de ce constat qu'il y a trois "Terre"
possibles dans notre système solaire, selon la définition
de l'équation de Drake. Cependant, les planètes extrasolaires
détectées ces dernières années nous ont enseigné une leçon d'humilité.
Notre système solaire, avec son lot de mondes et de lunes variés,
évoluant selon des orbites calmes, circulaires et stables, semblerait
être plus une exception que la règle.
Combien de planètes habitables sur lesquelles une forme de
vie a pu évoluer ? fl
Les cercles scientifiques semblent beaucoup moins intéressés
aujourd'hui par la valeur de fl (qui caractérise
le nombre de planètes habitables sur lesquelles une forme de
vie a pu évoluer), qu'elle ne l'était par le passé. Les composants
moléculaires primordiaux et fondamentaux à l'apparition
de la vie (hydrocarbures organiques complexes et même acides
animés), sont abondants dans l'Univers. Ils ont été découverts
dans des météorites, des comètes et dans des nuages de gaz et
de poussières interstellaires. Il y a énormément
plus de quantités d'acides aminés dans l'espace interstellaire
que dans la biosphère terrestre. Bien que ces hydrocarbures
et autres acides aminés ne soient pas des organismes vivants,
il y a un petit doute sur l'évolution prébiotique qui trouverait
son origine au sein des nuages sombres interstellaires.
Le plus significatif sont les récentes découvertes surprenantes
de micro-organismes qui seraient apparus sur Terre seulement
quelque temps (géologiquement parlant) après les derniers impacts
dévastateurs ayant provoqué l'ébullition des océans il
y a environ 3,8 milliards d'années. Apparemment, les conditions
nécessaires à l'apparition de la vie restent encore assez inexplicables
et le resteront quelque temps encore, à moins de donner aux
scientifiques un laboratoire de la taille de la planète
et des millions d'années afin d'étudier la Terre telle
qu'elle se trouvait quelques instants après sa formation. Si
le processus était rare ou difficile, on ne s'attendrait pas
à ce que ce soit arrivé à la première occasion possible sur
notre planète natale, mais un peu plus tard dans son histoire.
Les biologistes débattent maintenant de la possibilité selon
laquelle la vie a pu apparaitre plusieurs fois sur Terre isolément.
Il y a des raisons de penser que tous les être vivants
aujourd'hui ont une ascendance commune, mais que d'autres lignées
indépendantes auraient pû se former et être anéanties
plus tôt. Si la vie se forme partout où elle peut,
alors la valeur de fl est vraisemblablement de 1.
Intelligence fi (en cours de traduction)
Cela nous laisse avec trois inconnues. Quelle est la probabilité
d'évolution de l'intelligence (fi) ? Quel degrès de certitude
pouvons nous avoir que des extraterrestres intelligents émettront
avec la radio (fc) ? Et quelle est la durée de vie moyenne de
civilisations éméttrices (L) ? Ces facteurs biologiques et sociologiques
dans l'équation sont soumis à un débat scientifique plus grand
et à une gigantesque incertitude. Selon beaucoup de biologistes,
il est naïf de supposer que l'évolution sur une autre planète
doive nécessairement aboutir à l'intelligence Comme nous la
comprenons. Dans son best-seller "Wonderful Life", le paléontologiste
Stephen Jay Gould (Université de Harvard) affirme, "Nous devons
probablement notre propre existence à ... la Bonne fortune.
Homo sapiens est une entité, pas une tendance." L'évolution
est imprévisible et chaotique. Gould a fait remarquer à maintes
reprises que si nous pouvions rembobiner la bande d'évolution
biologique sur la Terre et recommencer, il est impossible que
les hommes apparaîtraient de nouveau sur la scène. D'autres
ripostent, bien sûr, que nous ne cherchons pas d'humains. Personne
ne s'attend à trouver des hommes parmi les étoiles (pas de vertsen
tous les cas). La question est plutôt de savoir si n'importe
quelles formes de vie développent la capacité d'employer des
outils, manipuler l'information, et d'organiser des sociétés
assez grandes et assez complexes pour découvrir les principes
de l'électronique. Pour les optimistes cela ressemble à une
différence seulement dans le degré, pas dans le genre, des niveaux
d'intelligence et du comportement constant qui sont apparus
indépendamment dans les espèces largement divergentes d'animaux
sur la Terre, des singes à la pieuvre. Mais Gould note qu'il
n'y a aucun modèle complet dans l'évolution, aucune direction
préférée. Notre notion que l'augmentation de diversité biologique
est nécessairement accompagnée par une augmentation de capacités
mentales peut être erronée. Si certains des animaux récemment
développés sont plus grands et plus adroits que n'importe quel
animal apparu plus tôt , cela pourrait juste être un hasard
extraordinaire. Human levels of planning and technology may
be even more so. There are no firm indications that increased
intelligence is an inevitable product of biological evolution.
Il n'y a pas d'indications fermes que l'augmentation de l'intelligence
soit un produit inévitable de l'évolution biologique. Pour quelques
biologistes et les partisans du SETI, l'expression "la survie
du mieux adapté" implique qu'une intelligence plus grande augmente
inévitablement la chance d'une espèce de survivre et de se répandre
par la sélection naturelle. Mais le biologiste renommé Ernst
Mayr (Université de Harvard) soutient que beaucoup d'astronomes
et physiciens sont beaucoup trop optimistes concernant l'apparition
d'intelligence. "Les physiciens ont toujours tendance à penser
de façon plus déterministe que les biologistes," a écrit Mayr
dans l'édition de mai 1996 de The Planetary Report. "Ils ont
tendance à dire que si la vie est née quelque part, il se développera
aussi l'intelligence en temps voulu. Le biologiste, d'autre
part, est impressionné par l'invraisemblance d'un tel développement."
Assez singulièrement, les optimistes et les pessimistes basent
leurs revendications sur la même observation - à savoir que
la technologie est apparue sur cette planète après 4 milliards
d'années. Les pessimistes (ou les réalistes, comme ils préféreraient
être appelés) comme Mayr voient cela comme la preuve de l'improbabilité
d'intelligence comme donnée évolutionnaire. Pour les optimistes,
il renforce leur croyance en l'existence de civilisations extraterrestres.
Cette divergence provient en partie des différentes formations
intellectuelles des spécialistes . Pour un biologiste, quelque
chose qui est arrivé une fois en 4 milliards d'années est terriblement
rare. Les astronomes prennent une vue plus large : quelque chose
qui est arrivé une fois dans moins de la durée de vie d'une
seule planète semble raisonnable pour les planètes généralement.
Les optimistes font remarquer que la Terre a plus d'un milliard
de bonnes années devant elle avant d'être cuite par le Soleil
s'étendant. This is more than twice the time that has gone by
since the first simple creatures crawled out of the sea onto
land. If the emergence of intelligence were difficult and rare,
the optimists argue, it would probably not have happened so
early in the time available for it to do so on Earth. Given
our early arrival in the long era expected for land life, it
seems likely that entirely different intelligent creatures will
emerge a few more times in the coming billion years. This argument
echoes the point made from the rapid emergence of microorganisms
on the young Earth. Pessimists reply that we don't really know
how long the Earth will remain clement. The Earth's seemingly
stable climate may actually be the result of a long series of
lucky flukes. So in fact we may have arisen late in the span
of time available. Given the fact that we are here at all to
ponder the question, a late emergence in the time span available
would suggest that the birth of intelligence is a very improbable
event. Contrary to popular belief, the fact that it has happened
once tells us absolutely nothing about how often it happens
-- for the simple reason that we ourselves are the one case!
We are a self-selected sample of one. Even if intelligent life
is so rare that it appears just a single time in one remote
corner of the universe, we will necessarily find ourselves right
there, because we are it. Strangely enough, both camps accept
the so-called Copernican principle, which claims that humankind
enjoys no preferred position in time or space. Skeptics like
Mayr say it is anthropocentric to believe that humanlike intelligence
has appeared over and over again in the universe. Les partisans
comme Drake ne veulent pas accepter notre unicité, parce que
cela nous mettrait sur un très non-Copernicien piédestal . Évidemment,
fi est le facteur le plus controversé dans l'équation. Quelques
scientifiques croient qu'il est presque certainement proche
de zéro ; d'autres sont convaincus qu'il est proche de un. Il
semble n'y avoir aucun terrain d'entente. La question de l'inévitabilité
d'intelligence est actuellement la plus polarisée de la discussion
concernant SETI.
Catastrophes planétaires
Même si l'intelligence est une conséquence probable de toute
évolution, la valeur de fi sera probablement très
inférieure à 1, résultat basé sur de récentes données
concernant la stabilité des systèmes solaires et des climats
planétaires. Une planète propice à l'avènement de la
vie ne proposera pas tout au long de son existence des conditions
identiques.
Des simulations réalisées par ordinateur (par Fred Rasio et
Eric Ford, du Massachusetts Institute of Technology) démontrent
que des planètes similaires à la Terre seraient incapables de
réchapper de la "lutte à la corde gravitationnelle"
dans un système planétaire où évolueraient deux ou plusieurs
géants comparables à Jupiter. Les effets gravitationnels
engendrés par de tels astres éjecteraient les planètes du système
en question ou les expédieraient en direction de son soleil.
Inversement, les systèmes sans planètes géantes pourraient aussi
avoir des conséquences sinistres pour l'évolution de la vie
en leur sein. Des simulations informatiques (réalisées
par George Wetherill, Carnegie Institution of Washington) indiquent
que la forte masse de Jupiter agit comme un puissant aspirateur
gravitationnel dans le système solaire, efficace puisqu'il
limite fortement les risques de voir la Terre percutée
par un astéroïde ou une comète en les dispersant. Sans la présence
de Jupiter, le taux actuel d'impacts possibles sur la Terre
serait mille fois supérieur. avec des collisions vraiment catastrophiques
(comme celle survenue il y a 65 millions d'années, cause de
l'extinction des dinosaures), arrivant tous les 100.000 ans.
Cela réduirait d'autant les chances d'un progrès
évolutionnaire d'une forme de vie simple vers des formes
plus intelligentes.
Des études dynamiques (réalisées par Jacques Laskar
et Philip Robutel, Bureau des Longitudes, Paris) montrent aussi
que des planètes telluriques connaissent des variations chaotiques
d'inclinaison orbitale qui pourraient mener à des changements
climatiques drastiques. Heureusement, les tendances chaotiques
de la Terre sont amorties par l'interaction du système des marées
induit par la Lune. Sans un satellite suffisamment important,
la Terre pourrait connaître des variations de son axe d'inclinaison
semblables à Mars, probablement importantes de 20° à
60°. Cela causerait des variations extrêmes dans les modèles
des saisons.
Les estimations de tous ces éléments seraient susceptibles de
bouleverser et d'influencer l'évolution de la vie, et réduiraient
les chances de celle-ci d'engendrer une forme d'intelligence.
Pour les biologistes, de tels événements promouvraient l'émergence
de nouvelles espèces, versatiles et s'adaptant. Paul F. Hoffman
(Harvard University) et trois collègues ont proposé en 1998
que la série de périodes glaciaires extrêmes que
la Terre a connues il y a 760 et 550 millions d'années a certainement
provoqué la glaciation de chaque surface océanique, même au
niveau de l'équateur. Ces deux ères auraient conduit à
la remarquable explosion de nouvelles formes de vie du Précambrien.
Les grandes périodes d'extinctions massives, dont témoigne le
passé géologique de la Terre, ont toujours été suivis
d'un rétablissement rapide, engendrant de nouvelles espèces
qui n'existait pas auparavant. Notre propre espèce, citée comme
un exemple possible d'évolution conduite de stress menant à
l'adaptabilité et l'intelligence, ferait suite à une période
glaciaire. Une planète avec un faible axe d'inclinaison
pourrait en fait précipiter les choses.
Mais des crises planétaires trop extrêmes ou trop fréquentes
élimineraient tout ou maintiendraient la vie à
un faible niveau d'évolution. En tout cas, notre existence
semble maintenant être le résultat accidentel de
quelques coïncidences astronomiques, ce qui en 1961 paraissait
inimaginable.
Le nombre de civilisations extraterrestres capables de communiquer
avec nous : fc
Supposons que des intelligences extraterrestres sont rares,
mais existent bien. Pourrions-nous nous attendre à ce
qu'ils communiquent avec nous au moyen d'ondes radio ? Quelle
fraction de civilisations est capable (et d ésireuse) d'émettre
d'une façon que nous pouvons détecter ? Autrement dit,
quelle est la valeur de fc. Les partisans du projet
SETI ont tendance à penser qu'elle est grande : tôt ou
tard, toute civilisation technologique découvre que les ondes
radio sont un moyen efficace de communiquer sur des distances
astronomiques, et qu'elle voudra faire ainsi.
Pourrait-il y avoir une forme naïve d'anthropocentrisme dans
cette opinion ? Est-il raisonnable d'attendre que des êtres
d'une autre planète, aussi intelligents et pleins de ressources
soient-ils, décident de bâtir de puissants radiotélescopes ?
Peut-être n'apprécions-nous pas à sa juste valeur la diversité
de l'évolution biologique, ou ne prenons-nous pas suffisamment
en compte la portée des sciences et des technologies
qui restent inexplorés. Peut-être les ondes radio restent-elles
désespérément primitive en comparaison de quelque chose que
nous devons encore découvrir.
Avec fi et fc complètement indéterminé, nous sommes laissés
avec le dernier terme de l'équation de Drake : L, la durée de
vie (de fonctionnement) moyenne de civilisations communiquantes.
Ici aussi, les optimistes et les pessimistes ont des opinions
bien différentes.
Les optimistes pensent qu'une société intelligente, stable,
pourrait durer des dizaines de millions d'années, si ce n'est
éternellement. Cela atténuerait certainement l'effet
de goulot d'étranglement (cité plus haut) dans l'équation.
De plus, une espèce d'une grande longévité aurait le
temps de s'étendre à beaucoup d'étoiles, multipliant
sa présence. Les pessimistes, prenant l'exemple de l'espèce
humaine, doutent d'un tel scénario. Pour eux, bien que l'homme
ait inventé la technologie radio il y a seulement quelques
décennies, la race humaine a été sur sur
le point de se détruire à plusieurs occasions
(guerre technologique et pollution). La même puissance
technique qui permet la communication interstellaire permet
aussi l'autodestruction rapide.
Mais d'autres personnes ont déclaré que l'animal
humain (par opposition à la civilisation humaine), serait presque
dans l'impossibilité de s'auto-détruire. Les individus sont
trop répandus géographiquement et trop capables
(dotés d'assez de connaissances) ; les poches d'individus
trouveraient des solutions pour survivre à n'importe quelle
drame imaginable, guerre nucléaire ou catastrophe écologique.
Ces survivants pourraient repeupler la Terre en un millier d'années,
et une deuxième civilisation technologique se développerait
plus facilement que la précédente. Peut-être cela se produira-t-il
plusieurs fois.
Peut-être la plupart des arguments avancés par
les pessimistes découlent-ils d'une observation réelle
: la Terre n'a pas déjà été envahie
par des extraterrestres (contrairement à quelque opinion
populaire). C'est une observation plus profonde qu'il ne pourrait
sembler.
Une civilisation agée de plusieurs centaines de millions
d'années disposerait d'assez de temps pour s'étendre
à chaque planète de la Galaxie, même aux vitesses lentes
prévisibles avec notre propre technologie. La colonisation
de nouveaux territoires semble être une caractéristique
universelle des êtres vivants. Et encore, la Terre ne
donne aucun signe d'avoir été colonisée par une technologie
supérieure dans son histoire. On connaît cela comme le
paradoxe de Fermi, d'après le physicien nucléaire Enrico Fermi
qui très tôt dans les années 1950 a demandé :
"Où sont-ils ?"
(Les partisans des ovni pourraient répondre que nous
sommes déjà envahis. Mais des scientifiques et autres investigateurs
prudents se sont penchés avec sérieux sur ce sujet et n'ont
rien trouvé de probant qui confirmerait ces théories. Plus de
50 ans après sa naissance, l'ufologie reste stérile
et n'a abouti sur aucun résultat tangible).
Les optimistes ont répondu au paradoxe de Fermi de plusieurs
façons. Peut-être qu'une culture vraiment civilisée
se détourne-t-elle de l'impérialisme, ou peut-être
que les expéditions impériales s'arrêtent
d'elles-mêmes après l'annexion de quelques milliers
de planètes. Peut-être vivons-nous dans un secteur inintéressant
de la galaxie (l'équivalent d'un région rurale
des Etats-Unis). Ou peut-être ces extraterrestres se sont-ils
installés autour de nous, mais qu'ils obéissent
(comme dans Star Trek) à une directive principale de
"non ingérence" afin de ne pas interférer dans
notre évolution : c'est l'hypothèse "zoo". A moins
qu'au contraire un voyage interstellaire ne soit beaucoup trop
coûteux en terme d'efforts et d'énergie, que ces civilisations
aient eu mieux à faire avec leurs ressources comme d'examiner
l'Univers par l'astronomie et les ondes radio.
Ou peut-être que le fait que les extraterrestres ne soient
pas campés dans votre chambre à coucher signifie
vraiment que nous sommes seuls dans la Voie Lactée. Peut-être
que la plupart des galaxies est soit complètement stérile soit
entièrement colonisée.. Dans ce dernier cas, nous
pouvons très bien nous attendre à recevoir un signal originaire
d'au-delà la Voie Lactée.
"Le succès ne peut pas être prévu"
Pouvons-nous toujours croire que N = L ? Probablement pas. En
ce qui concerne N = 0 ? Pour beaucoup de personnes, cela est
fondamentalement inacceptable, mais bien sûr l'univers n'est
pas obligé de vivre en accord avec nos espoirs et espérances.
Peut-être y-a-t'il quelque vérité dans le dicton qui dit que
rien n'arrive seulement une fois. Peut-être que des civilisations
étrangères existent et que certaines essayent de communiquer
via des transmissions radio. Mais leur nombre pourrait être
très, très petit.
Dans la préface de "Is anyone out there ?" Drake a
écrit qu'il a voulu "préparer des adultes pensants au résultat
de l'activité de la recherche actuelle (la détection imminente
de signaux d'une civilisation extraterrestre). Cette découverte,
dont j'attends vraiment d'être témoin avant l'année 2000, changera
profondément le monde." Ceci a été écrit pendant les jours impétueux
où les recherches radio maintenant interrompues de la NASA étaient
sur le point de démarrer. En juillet 1996, à la cinquième conférence
internationale de bioastronomie de Capri, en Italie, Drake a
avoué : "peut-être étais-je un peu trop optimiste. Le succès
ne peut pas être prédit." Cocconi et Morrison l'avaient déjà
dit ainsi dans leur article de Nature en 1959 : "la probabilité
de succès est difficile à estimer, mais si nous ne cherchons
jamais, la chance de succès est zéro."
En attendant, l'équation de Drake reste l'icône la plus connue
d'un des efforts les plus prévisionnels de l'espèce intelligente
terrestre : la recherche des habitants du vide sombre du cosmos
et pour une perspective plus large, plus vraie sur notre place
dans l'espace et le temps et sur la signification de la vie.
La formule a bien servi cet effort en fournissant une base raisonnable
pour la recherche, en concentrant notre attention sur les questions
vraiment importantes et en définissant un but clairement visible.
Nous sommes sur une longue voie avant d'atteindre ce but.
Nous avons mis plusieurs décennies à connaître la valeur du
paramètre R et nous sommes maintenant aux prises avec le deuxième,
fp. Cela nous laisse avec deux points d'interrogation de taille
moyenne et trois grands - et beaucoup de spéculation. Mais peut-être
que l'équation de Drake ne doit pas être résolue après tout.
Sa valeur réelle peut être cachée dans ces points d'interrogation
stimulants. L'incertitude et la curiosité tiendront la recherche
en haleine pour les années à venir. Peut-être que la récompense
réelle pour SETI ne doit pas ne rapporter qu'un résultat "oui
ou aucun", mais nous aider à en découvrir plus sur nous.
Tout comme les paramètres fi et fc, la
valeur de L nous est complètement inconnue. L, qui représente
le taux de la durée de vie moyenne d'une civilisation capable
de communiquer par ondes radio. Ces facteurs, autant scientifiques
que sociologiques, sont dans l'équation de Drake un grand sujet
d'incertitude et font l'objet de nombreux débats. Pour beaucoup
d'astrobiologistes, il serait assez naïf de supposer que l'évolution
d'une forme de vie sur un autre monde doive nécessairement donner
naissance à une forme d'intelligence telle que nous la connaissons
sur Terre. L'évolution est imprévisible et surtout très chaotique.
Nous devons garder à l'esprit que nous ne sommes pas l'aboutissement
ultime de l'évolution de l'Homo Sapiens et que bien malgré nous,
nous continuons à évoluer. Pour beaucoup de scientifiques, nous
devons l'apparition de l'espèce à de nombreux facteurs, et il
n'est vraiment pas certain que si nous repartions de zéro, le
résultat soit identique. Bien entendu, la recherche ne se focalise
pas sur la recherche d'Homme extraterrestre. Peu de personnes
s'attendent à trouver des Hommes parmi les étoiles. Le problème
est que si une forme de vie quelconque évolue si intelligemment
qu'elle devient capable d'utiliser des outils, de manipuler
l'information et de s'organiser en société pour finalement découvrir
les principes qui régissent son environnement, il nous faudra
prendre en compte certains paramètres. Ainsi sur Terre, l'Homme
est issu du singe et non pas par exemple de la pieuvre ce qui
prouve que différents niveaux d'intelligence et de comportement
peuvent émerger indépendamment et que des espèces totalement
différentes n'évolueront pas dans le même sens. Pour de nombreux
scientifiques il ne fait aucun doute qu'il n'y a aucun modèle
général de l'évolution capable d'en dessiner la finalité. Notre
notion de penser que l'accroissement de la diversité biologique
aboutisse nécessairement à l'augmentation de nos aptitudes mentales
est un grand tort. Si certains animaux plus jeunes sont plus
grands, plus intelligents que n'importe quelles autres formes
plus anciennes, c'est uniquement dû au hasard. Dans le cas de
l'homme, il est indéniable que plus nous évoluons, plus nos
capacités intellectuelles se développent, mais rien ne nous
laisse penser que l'augmentation de notre intelligence soit
le signe inévitable de l'évolution biologique. Certains biologistes
et autres partisans du SETI estiment qu'une plus grande intelligence
permet à une espèce de survivre et de se développer par la sélection
naturelle. Mais d'autres personnes pensent que nous sommes trop
optimistes au sujet de l'émergence d'une forme de vie intelligente
extraterrestre. Le plus étrange, c'est que les optimistes et
pessimistes basent leurs conclusions sur les mêmes observations.
C'est-à-dire sur notre propre exemple. Les pessimistes, qui
préfèrent être appelés les réalistes, ne voient dans notre développement
que des improbabilités, alors que pour les optimistes, notre
développement renforce leur croyance dans l'existence de civilisations
extraterrestres. La Terre a plus d'un milliard d'années de vie
plus ou moins tranquille devant elle avant que le gonflement
du Soleil ne provoque une hausse des températures si brutale
que toute vie sous la forme telle que nous la connaissons actuellement
soit détruite. C'est plus de deux fois le temps nécessaire aux
simples créatures rampantes pour sortir de la mer pour finalement
conquérir la terre. Si l'émergence d'une quelconque forme d'intelligence
était si difficile et tellement rare, les optimistes estiment
qu'elle ne serait probablement pas arrivée si tôt par rapport
à l'évolution de notre planète. On peut donc logiquement s'attendre
que d'ici plusieurs millions d'années, des créatures émergeront
et seront dotées d'une intelligence peut-être complètement différente
de la nôtre. Cet argument repose entre autres sur l'émergence
rapide des micro-organismes sur la jeune Terre. Les pessimistes
répondent que nous ne connaissons pas réellement les conditions
que connaîtra la Terre à plus longue échéance. Son climat apparemment
stable peut très bien résulter d'une série de hasards chanceux
s'étalant sur plusieurs milliers d'années. Si nous sommes apparus
si tard par rapport au laps de temps qui s'est écoulé jusqu'aujourd'hui,
et que nous sommes là à considérer la question, suggère simplement
que l'apparition de l'intelligence soit un événement très improbable.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les deux camps acceptent
les principes énoncés par Copernic qui clame que le genre humain
n'a besoin d'aucune position particulière dans le temps et dans
l'espace pour évoluer. Les sceptiques disent qu'il est anthropocentrique
de croire que le même type d'intelligence humaine est apparu
partout dans l'univers. Drake, lui, n'est pas disposé à accepter
notre unicité parce que cela placerait Copernic sur un piédestal.
Traduction du texte de Govert Schilling (Adapté de Sky
& Telescope de Décembre 1998. Mis à jour et augmenté
par Sky
& Telescope de Mai 1999.). Govert Schilling est un écrivain
astronome d'Utrecht, Pays-Bas. Son livre (Twin Earth: The search
for life in other planetary systems) a été publié
en 1997.
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