Une origine cosmique ?
Les
radioastronomes ont découvert que la chimie organique est particulièrement
active dans les nuages denses de gaz et de poussières interstellaires
bien que la température y soit très basse (environ -260°C) et
que les molécules y soient très diluées.
Une équipe internationale d'astronomes a découvert ce qui pourrait
constituer la clé de la structure particulière des composants
de base de la vie sur Terre et confirmer ainsi que la vie est
en partie d'origine extra-terrestre.
L'astronome Jeremy Bailey, de l'observatoire d'Epping (Australie),
et ses collègues anglais et français ont repéré dans la grande
nébuleuse d'Orion, siège de la formation de nombreuses jeunes
étoiles, de fortes concentrations d'une lumière qui présente la
particularité d'être polarisée circulairement.
Comme l'expliquent ces chercheurs, la structure des molécules
à la base de la vie, comme les acides aminés ou les sucres, présente
des caractéristiques qui n'ont pu leur être imprimées que par
le type de lumière repéré dans cette constellation, qui n'existait
pas sur Terre lors de l'apparition des organismes vivants.
(L'énergie de liaison des molécules L est très légèrement supérieure
à celle des molécules D, différence mesurée en 1982.)
Selon leur scénario, ces molécules auraient été transformées dans
l'espace par cette lumière, bien avant la formation de notre système
solaire il y a 5 milliards d'années. Elles auraient ensuite été
acheminées sur Terre à la faveur d'impacts de comètes ou de météorites,
avant d'entamer le long travail de synthèse qui a abouti à l'apparition
de la vie. "L'origine fondamentale (de ces molécules) est très
probablement extra-terrestre", concluent les auteurs de la découverte.
La lumière polarisée circulairement reste, à ce
jour, le facteur physique asymétrique le plus efficace. Des synthèses
et des dégradations sélectives ont été obtenues, en 1974, par
Henri Kagan à la faculté d’Orsay (France) en utilisant l’absorption
préférentielle de l’une des deux composantes circulaires de la
lumière par les molécules asymétriques.
Extrait de "Exobiologie, L’origine de l’homochiralité", Encyclopedia
Universalis 4, CD-Rom
On s’est demandé si des traces subsistaient, dans
le passé, après le passage de telles comètes. C’est ainsi qu’on
a pu dater, en tenant compte des données de la radioactivité sur
la Lune, aux environs de -4 milliards d’années une importante
catastrophe qui concernait la Lune, et probablement en même temps
la Terre. Cette catastrophe aurait peut-être permis l’arrivée
des premiers germes prébiotiques sur la Terre.
La découverte des propriétés autocatalytiques de l’ARN, puis celle
des aptitudes autoréplicatives de l’ADN en absence d’enzymes (Nature
, 14 mai 1994), suggère la nécessité que ces germes renferment
des acides nucléiques.
Extrait de "Paléocytologie", Encyclopedia Universalis 4, CD-Rom
Voir aussi l'article :
"Nous sommes tous des extraterrestres !", Sciences et Vie 973,
octobre 1998, pp. 68-72
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