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Exobiologie : de l'origine de la vie à
la vie extraterrestre
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Origine de la vie
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Le principe anthropique
Tirer les conséquences du fait qu'il existe une conscience dans
l'Univers, produite par lui et qui s'interroge sur lui.
Il existe deux faces de ce principe : le principe faible et le
principe fort.
Le principe fort aboutit à une inversion de la démarche scientifique
traditionnelle : ce n'est plus la conjonction d'un ensemble de
propriétés qui a permis l'émergence de la vie, c'est l'existence
d'observateurs qui a imposé à l'univers ses caractéristiques.
Pour le principe faible, l'homme est un observateur dont l'apparition
ne relève que du hasard ; les propriétés de notre "bulle-univers"
autorisent notre existence.
Le qualificatif "anthropique" est évidemment contestable. Rien
ne prouve que la voie biochimique soit la seule qui mène à la
conscience, l'éventualité d'une vie extraterrestre n'est pas exclue,
et l'homme n'est pas le seul à posséder une conscience et une
intelligence sur Terre.
Ces pour ces raisons qu'Hubert Reeves propose un principe de complexité
: "L'Univers possède depuis les temps les plus reculés accessibles
à notre exploration, les propriétés requises pour amener la matière
à gravir les échelons de la complexité". (l'Heure de s'enivrer)
Pourquoi sommes-nous là ?
En modifiant légèrement, l'un ou l'autre des nombreux paramètres
de notre univers, toute possibilité d'émergence de la vie et de
la conscience est impossible. Notamment, les conditions nécessaires
à la formation du carbone ne sont plus remplies.
- Parce que l'univers est grand : environ 15
milliards d'années-lumière d'univers observable.
- Parce que l'univers est suffisamment massif.
- Parce que l'univers a trois dimensions d'espace
: avec un nombre inférieur à trois dimensions, l'existence
d'organismes complexes dotés de systèmes nerveux développés
serait impossible selon les neurobiologistes. Avec un nombre
supérieur à trois dimensions, les orbites planétaires et atomiques
seraient instables.
- Parce que les constantes sont ajustées :
sans cet ajustement, la matière serait instable. Ainsi pour
la masse du proton (1 836 fois celle de l'électron), si ce
rapport était sensiblement plus petit, la formation de structures
bien définies, comme un cristal de glace ou une molécule organique,
serait inconcevable.
- Parce que les particules de même type sont
identiques : elles ne peuvent donc pas occuper le même état
quantique et se trouver au même endroit. Si les fermions (protons,
neutrons, électrons...) étaient différents, cela aboutirait
à une altération des noyaux constitutifs des êtres vivants,
voire à l'impossibilité pour ces noyaux de se former.
- Parce que les forces sont ajustées.
- Parce que la matière existe : les quarks
sont nécessaires à la formation des protons et neutrons qui
constituent les noyaux atomiques des structures microscopiques
et macroscopiques. Sans quarks, pas de matière ; sans matière,
pas de vie.
- Parce que l'univers est isotrope (les mêmes
propriétés partout).
Sans les interactions nucléaires faible et forte, il n'y aurait
pas de noyaux donc pas de cellules.
Sans la force électromagnétique (qui régit la chimie), le métabolisme
des tissus des organismes ne pourrait être assuré.
La gravitation semble requise pour former des sites d'éclosion
de la vie.
Sans la mécanique quantique (qui orchestre les réactions entre
particules microscopiques), l'hémoglobine serait incapable de
transporter l'oxygène.
Extrait de :
"Pourquoi sommes-nous là ?", Sciences et Vie 946, juillet 1996,
pp. 96-105
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